lundi 2 mai 2016

Les Sirènes de Bagdad - Yasima Khadra

Ayant déjà lu deux livres de Yasima Khadra (l'écrivain et les hirondelles de Kaboul) sans être vraiment convaincu, je prend un troisième dans la même série : Les Sirènes de Bagdad (2006)

Ce livre nous parle d'une manière assez brute mais pleine de poésie, de la décomposition de l'Irak, ce pays dix fois millénaire, le pays de Haroun Errachid,  où les plus grands cerveaux de l'humanité ont vu le jour, la grande Babylone, le pays des jardins suspendus. C'est à travers un petit village loin de tout, et la grande capitale Bagdad, que l'auteur nous décrit cette descente en enfer suite à l'occupation américaine; et ce par les paroles pleines de colère d'un bédouin d’abord indifférent au conflit ensuite complètement radicalisé suite à l'affront ultime que les américains ont fait subir à sa famille.



Un voyage dans le cœur et le cerveau d'un futur kamikaze, présentant la route de sa radicalisation, tout en cherchant à le déculpabiliser de ce crime ultime, par la description précise de l'environnement, des états d'âmes des différents intervenants dans le conflit, des bavures américaines, de la chute des valeurs humaines, des principes moraux ancestraux et des points de vue diamétralement différents des uns et des autres. 


Un récit qui décortique d'une façon remarquable l’extrême complexité de la situation suite à l'invasion de l'Irak, tout en restant clairement mais sobrement contre l’intégrisme et le terrorisme.

A la fin de cet ouvrage, on comprend que les sirènes de Bagdad ne sont pas celles à qui on pensait. et que les irakiens étaient "pauvres, humbles, mais ... tranquilles. jusqu'au jour où leurs intimité fut violée, leurs tabous profanés, leurs dignité traînée dans la boue et le sang... jusqu'au jour où, dans les jardins de Babylone, des brutes bardées de grenades et de menottes sont venues apprendre aux poètes à être des hommes libres..."

"Ska"

les sirènes de Bagdad
La dernière nuit du Rais
Les agneaux du seigneur
Les anges meurent de nos blessures

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