Moi, enfant-loup - Ingeborg Jacobs

Il était un temps, pas si lointain, où j’explorais l'histoire des pays de l'est lors de la deuxième guerre mondiale. Pour un motif que je ne trouve toujours pas, cette partie du monde m'interpelle et m'intrigue, quel destin tragique pour ces pays coincés entre la puissance de l'ouest et la froideur de l'est ! quelles contes passionnants peuvent nous révéler les habitants de cette zone ? le dernier témoignage que j'ai lu sur cette époque est ce livre : Moi enfant-loup

 "À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Soviétiques envahissent les territoires est-allemands. C'est dans cette période de chaos que la petite Liesabeth, 7 ans, perd sa mère et sa sœur et se retrouve livrée à elle-même. Fuyant l'armée Rouge, elle échoue en Lituanie avec d'autres enfants. Vagabonds mendiant un peu de nourriture et de chaleur humaine, parfois voleurs, ils dorment dans les granges en échange de menus travaux : on les appelle " enfants-loups ". Auprès de ces familles qui l'accueillent ou la repoussent, Liesabeth apprend une nouvelle langue et finit par être rebaptisée Maria pour effacer ses origines... 

De son enfance tourmentée à son passage dans un goulag en Sibérie, Maria survivra aux humiliations et à l'injustice grâce à une formidable volonté de vivre et à la solidarité de ses compagnons de galère."

C'est un texte auto-biographique, un témoignage sur l’histoire d'une vie, mais quelle vie ? un calvaire, où le mot bonheur rime avec le mot rêve, où l'innocence de l'enfant fait place aux douleurs de le faim, du froid et de l'injustice, où l'adolescence n'est que souffrance et humiliation, où l'âge adulte est un âge ingrat et morbide, où même dans la vieillesse, les vieux démons surgissent pour ne pas laisser la paix se propager. 

Un récit puissant qui sonne comme le témoignage d'une époque sombre de l’histoire de l'humanité, et dévoile avec pudeur un des nombreux plans méconnus de la Seconde Guerre Mondiale,

Les scènes décrites ne peuvent laisser indifférents, de la description choquante de la faim d'une enfant à celle précise et émouvante de la frustration et l'humiliation en passant par la passage avec beaucoup de pudeur sur les violences physique et morale.
Mais, il y a aussi les scènes de joie, de retrouvailles, de rencontres humaines formidables. Sans pour autant oublier la sur-humaine volonté de vivre de cette femme qui à chaque passage difficile ne baisse jamais les bras et continue à ce battre, pour elle, ensuite pour retrouver sa famille, ensuite pour donner une meilleure vie à sa fille.

Ce livre est un hymne à la vie, au courage et à l'espoir. Une formidable leçon sur la volonté de vivre et la solidarité.

"Ska"