mardi 17 mai 2016

Les amants du Spoutnik - Haruki Murakami

Un bon ami m'a prêté deux livres de Haruki Murakami et m'en a dit le plus grand bien, j'entreprends donc ma première expérience nippone à travers le premier livre que j'ai choisi au hasard : Les amants du Spoutnik.



Ce premier voyage au Japon se révèle étrange, à travers trois personnages attachants dont les péripéties sentimentales forment le fil rouge de ce roman: c'est l’histoire d'un homme (le narrateur) et deux femmes qui vivent dans un vide émotionnel et social et qui ont des sentiments différents les uns pour les autres.



Je vais reprendre cet extrait du livre pour décrie sa première partie : " J'avais du mal à distinguer le réel de ce qui ne l'était pas. Je me trouvais sur une île grecque, en train de prendre le petit déjeuner avec une femme splendide, plus âgée que moi, et que, la veille encore, je ne connaissais pas. Cette femme aimait Sumire, mais n'éprouvait aucun désir sexuel pour elle. Sumire aimait cette femme et la désirait. Moi, j'aimais Sumire et la désirais. Sumire m'aimait bien, mais elle n'était pas amoureuse de moi et n'éprouvait aucun désir sexuel à mon égard. De mon coté, j'étais capable de ressentir de désir pour une autre femme, mais pas de l'amour ... Tout était si compliqué ! On aurait dit le scénario d'une pièce existentialiste. Tout finissait dans une impasse : personne ne pouvait aller nulle part, il n'y avait aucune alternative. Et Sumire avait quitté la scène, seule."





Cette première partie du livre nous fait entrer dans l’univers fermé du Japon, rigide, austère, triste, impersonnel, avec les personnages cités plus haut, tourmentés, vidés, mais dégageant une certaine chaleur et poésie. Jusqu'à ce que l'auteur nous fait voyager en Grèce et ses paysages paradisiaques, la chaleur de son soleil, la saveur de sa cuisine et la bonté de ses habitants.




C'est là, que le récit prend une autre tournure, où on personnage central de Sumire (jeune femme tourmentée, fragile, qui cherche à s'affirmer et amoureuse) disparaît.
La suite n'est qu'un voyage dans un univers mystérieux où le réel se confond facilement au sur-naturel, où deux mondes parallèles coexistent, où la frontière entre rêve et réalité n'est plus aussi facile à visualiser, où l'ordinaire épouse l'extraordinaire, où désir rime avec solitude, où l'ampleur des sentiments rappelle la force de la nature sauvage, où les voyages au fond de l’esprit humain prennent un air flottant au dessus des nuages de notre quotidien.




Ce voyage, ne se termine pas avec la fin du livre, l'auteur prend soin de nous laisser dans cet univers jusqu’à la dernière syllabe, restant sur notre faim, espérant tourner la page pour découvrir la suite, mais rien, on en restera là.



Jeune, je regardais les films d'animations japonais (pas des mangas) et je trouvais déjà que les fins étaient toujours ouvertes, que les derniers moments étaient puissants en émotions en laissant l'esprit du spectateur confectionner son propre dénouement, ce livre confirme cette idée en moi ; mais bon, je ne suis pas un spécialiste du monde nippon.

Retour sur terre, ce premier contacte avec Murakami San, se révèle mitigé, autant j'ai adoré l'univers, aimé la découverte de cette culture nippone à travers ses codes, ses traditions, sa culture et son érotisme, admiré le style d'écriture, enchanté avec les passages entre l'extrême orient et l'occident ; autant , j'ai trouvé l'histoire tirée par les cheveux, et la fin beaucoup trop floue.

Il me reste encore un livre de cet auteur, j'ai vraiment hâte de le lire et de vous en parler...

さようなら *

"Ska"




* Sayonara

1 commentaire:

  1. J'adore lire tes notes...j'attendais celle là! bien que je ne connaissais ni l'auteur ni le titre...Ce soir aussi j'ai adoré la note mais une chose est sûre je ne lirai pas le livre...je n'aime pas les dénouements "ouverts"! L'avenir dans la vraie vie est déjà incertain...je péfère qu'il le soit moins dans la fiction :)

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