lundi 9 mai 2016

Cet instant là - Douglas Kennedy

Pour débuter un livre de 698 pages, il faut avoir du courage, mais quand l'auteur s'appelle Douglas Kennedy, que les critiques sont très bonnes, et que le résumé est captivant, on se laisse tenter par l'aventure. C'est : Cet instant là.
(attention ça va faire mal)

C'est d'un écrivain new-yorkais d'une cinquantaine d'années, Thomas Nesbitt, dont la vie conjugale est très mal au point, avec des idées noirs et suicidaires, qui reçoit un courrier qui va lui rappeler une histoire d'amour invraisemblable qui s'est déroulée à Berlin dans les années 80, où la ville et le monde est partagé en deux par un mur, où la guerre froide entre occident et le bloc russe bat son plein. 
C'est là qu'il rencontre Petra, une traductrice. Entre l'Américain allergique à toute forme d'engagement et l'Allemande de l'Est récemment passée à l'Ouest, c'est le coup de foudre, intense, total, dévastateur. Thomas va peu à peu découvrir l'histoire dramatique de Petra : son mariage avec un intellectuel provocateur, la naissance de leur fils, Johannes, la mort suspecte du mari, sa propre arrestation par la Stasi, son échange avec des espions est-allemands, son passage à l'Ouest sans son fils de 1 an. Thomas est bouleversé. Rien désormais ne semble pouvoir séparer les deux amants. 
Mais dans le Berlin de 1984, rien n'est simple et même les personnes en qui vous pensez avoir le plus confiance peuvent vous trahir.



Pour être honnête, le début est poussif, long et sombre, plusieurs fois j'ai pensé arrêter, mais j'ai tenu bon, à cause des personnages haut en couleur, et une description précise de Berlin à l'époque du mur, de la situation géo-politique tendue, de la noirceur du coté Est. Et heureusement que je ne me suis pas arrêté.



C'est après 200 pages que l’histoire se met en marche que la rencontre entre les deux amants a eu lieu, ensuite une formidable description de l'amour a pris place, l'auteur prend son temps pour mettre en avant les détails les plus intimes d'un amour fou et impossible, dans un contexte d'espionnage, de contre espionnage, de double espionnage, de guerre froide entre l'Est et L'Ouest, on découvre petit à petit le passé tragique de Petra, et  on apprend à l'aimer tout en compatissant à son destin et en éprouvant du plaisir à son bonheur naissant.


Puis, le récit prend une tournure tragique, épique, tout s’accélère, de l'action, des surprises et des trahisons. on en prend plein la gueule. on est pris de cours et on ne sait plus où donner de la tête, puis tout s’arrête d'un coup, en un instant. On est à la page 425.


à ce moment là, il est minuit, et hors de question de s’arrêter là, il faut que je comprenne. Dans ce dernier tiers du livre, l'auteur illustre la portée des choix que chacun fait dans sa vie. Comment une simple décision peut, en une poignée de secondes , faire basculer et conditionner une vie entière. Cette partie du livre est un moment de pur tension, de douleur et de noirceur, un récit bouleversant et troublant, plusieurs fois j'ai sentis mes yeux mouillés, ma gorge sèche, mais je ne pouvait me détacher jusqu'à la dernière ligne, avec l'espoir que ça se termine comme je l'espère, mais ...

Je ne vous cache pas que je n'ai pas dormi de la nuit et mes idées ont été brouillées pendant les heures et les jours suivants, j'avais une gueule de bois, jamais un livre ne m'a fait un tel effet dévastateur, le destin de cette femme m'a bouleversé, et m'a ému à un point jamais atteint. 


Je ne sais pas si je doit remercier l'auteur, ou le maudire pour ce livre, mais je dois retrouver la réalité avant de décider.

"Il ne faut jamais sous-estimer l'influence du hasard sur l'existence de tout être. Se trouver à un certain endroit, à une certaine date et à une certaine heure peut bouleverser la trajectoire personnelle d'un individu. N'oublions jamais que nous sommes tous otages des rythmes capricieux de la vie."

A suivre ...

Quitter le monde
Cinq jours
Une relation dangereuse 

1 commentaire: